D’aussi loin que je me souvienne, Capo di Feno a toujours fait partie intégrante de mon existence. Comme si je me trouvais face à un écran, le film se met à défiler devant mes yeux et j’embarque dans une Méhari à la tenue de route incertaine. Virage après virage, nous avalons cette portion d’asphalte sinueuse et mince tout en nous frayant un chemin à travers le maquis. La lumière incandescente de l’été englobe tout sur son passage, ne laissant que peu de répit à la végétation. Un bain dans les eaux cristallines de l’anse de Minaccia — également surnommée « Capo di Feno » pour la tour génoise qui se trouve plus au nord sur le littoral — nous permettra de nous rafraîchir. Plus que quelques centaines de mètres à parcourir sur la piste en terre qui mène à la paillote de chez « Dumè » et nous serons arrivés à destination. Les bribes se morcellent, mais je me rappelle l’excitation qui nous traversait à l’idée de bâtir une cité de sable une fois sur la plage.